Dans les champs de nos pays, il se rencontre des monstres. Puissants, titanesques, gigantesques.
Ce ne sont, ni des loups, ni des ours, ni des lions. Non ! Ces monstres sont bien plus terrifiants.
Il s’agit d’énormes tracteurs ; qui charruent sans peiner, qui disquent et hersent tout azimut ! Ou plutôt, disons qu’ils broient, tranchent et laminent la terre et tout ce qu’elle contient.
Mais ils ne s’arrêtent pas là. Parfois, ils s’aventurent sur les routes et là ils intimident, dévorent l’asphalte, avalent des kilomètres, tractant des remorques grosses comme des maisons ou des citernes démesurées, toutes chevelées de tuyaux sales et puants.
À la sortie de Landivisiau, l’autre jour, je n'ai eu d'autre choix que d'en suivre un, si gros que les voitures paraissaient en avoir peur. Après comme une hésitation, elles le doublaient tout de même, alors que le risque était grand de le faire. En effet, la grande route devenait si petite, lui devant et les voitures derrière ! Ses roues menaçaient de vous écraser à la moindre inattention !
Mais voyez vous-même le géant :
Comme les autres qui me précédaient, je l’ai doublé.
Puis j’ai roulé et, à Hanvec, je me suis arrêté pour manger.
Je venais juste de m’asseoir à table quand un grand bruit et une ombre emplirent la salle du restaurant. Un train de roues colossales passait. Les deux grandes fenêtres devant moi ne suffisaient pas pour voir ce train dans son entier.
Ainsi, le prédateur des sols, ivre de gazole, m’avait suivi ! Sur 25 km.
Quelques minutes après, je revoyais le train une troisième fois lorsqu’il repassa dans l’autre sens. Un de ses essieux ne touchait plus la route. Il avait vidangé sa cargaison, dans un champ, quelque part, derrière le restaurant. Sans doute repartait-il faire le plein de déjections malodorantes et polluantes. Mais où ? À combien de kilomètres ?
En tout cas, je venais d’assister au grand spectacle de l'agriculture industrielle cultivant les algues vertes.
Et pour ce grand spectacle, la preuve était faite qu’il faut des tracteurs toujours plus gros, des citernes toujours plus volumineuses, des multitudes de pneus, de très larges routes, des champs à sacrifier, toujours plus au loin, et du pétrole, et du pétrole et encore du pétrole.
1 De Stéphane -
Tu n'étais pas le seul à suivre l'engin :
http://grosse.fatigue.free.fr/cause...
2 De 1001 -
quand on est convaicu on s'affirme et on signe. c'est ça assumer ses idées !!!!!!!!
3 De gilkas -
va habiter a paris si tu ne veut pas voir des paysans qui travaillent pour te nourrir
4 De écodouble -
@ 1001
Merci pour votre commentaire. Il m'a permis de me rendre compte que mon nom n'apparaissait pas en cliquant sur ce qui aurait du s'appeler, et qui s'appelle désormais, "A propos de l'auteur".
Tout marche bien désormais : vous pouvez savoir qui je suis, et même voir mon portrait, que vous pourrez utiliser pour jouer aux fléchettes si vous le désirez.
Je peux donc maintenant vous certifier, sans craindre un reproche de votre part, que je suis convaincu de ce que j'ai écrit dans cet article intitulé : "La source des algues vertes", que je l'affirme, et que je le maintiendrais en toutes circonstances. Oui, pour faire l'agriculture que vous faites - je pense deviner que vous êtes agriculteur -, il faut du pétrole, du pétrole et encore du pétrole !
Alors question de géologue à agriculteur : Comment allez-vous faire lorsque, d'ici peu, il n'y aura plus de pétrole ?
Et ne me dites pas que vous en ferez pousser dans les champs ou sur les arbres ! Ce n'est pas possible ! Les champs sont là pour nourrir ! Quant aux arbres, vous les avez tous arrachés.
Je fais partie des gens qui savent qu'en quittant votre métier de Paysan pour adopter celui d'agriculteur vous avez été piégé par les banques et les multinationales.
Je suis aussi de ceux qui sont prêts à payer, en achetant au juste prix pour vous, afin de vous libérer de l'agriculture intensive et vous aider à redevenir Paysan, à la condition bien sur que vous acceptiez de ne plus tuer les terres qui vous ont été confiées par le hasard de la vie.
Les Humains ont besoin des Paysans, parce que les Paysans nourrissent la Terre et les Humains.
Les agriculteurs, eux, tuent et empoisonnent, la Terre et les Humains ; sans forcement le vouloir ; sans forcement le savoir ; sans forcement s'en rendre compte.
@ gilkas
Merci aussi à vous pour votre commentaire.
Je n'ai nullement l'intention d'aller vivre à Paris, même s'il s'y trouvent plus d'abeilles que dans notre beau Finistère, où elles ont toutes trépassé ou quasi, par la faute de vos maitres Monsanto et consorts.
D'ailleurs, j'ai quelques terres dans ce territoire, sur lesquelles je m'emploie à replanter des haies, avec peine car je fais tout à la main ou presque, et cela sans subvention aucune.
Et puis j'y fais aussi un très symbolique potager, en essayant d'apprendre les rudiments de l'agroécologie et ceux de la culture sur BRF.
1001 et gilkas, que pensez -vous du lien proposé par Stéphane ? le commentateur numéro 1.
5 De kerloen -
"Alors question de géologue à agriculteur : Comment allez-vous faire lorsque, d'ici peu, il n'y aura plus de pétrole ?"
Mettre du colza, pétard !!
Quand tout le monde sera revenu à de la production nourricière écodouble intensive, il y aura moins besoin de grosses machines...