Toute petite réflexion sur l'expression "cycle économique"

Il y a bien longtemps que je pense que ce qui nous attend au bout de la crise que nous vivons aujourd'hui sera bien plus bouleversant que ne l'a été la grande évolution Paléolithique-Néolithique.
Pourtant, toute la gent politico-journalistique, incluant les économistes-orthodoxo-médiatiques, nous raconte, depuis cinq ans maintenant, la chanson selon laquelle tout ira mieux dès que nous aurons "restructuré" pour relancer la croissance. Et tous de parler, ou d'évoquer, ou de sous-entendre un nouveau "cycle économique".

C'est là que je veux souligner un fait important (même si d'aucuns penseront après que je m'inscris au concours du plus pessimiste) : En économie, il n'y a jamais eu de cycle ! Parce que le cycle, paradoxalement à la première approche que l'on peut avoir si l'on considère, par exemple, un cycle de moteur, un cycle disais-je, ça n'existe pas !

En effet, si pour un moteur il y a l'usure qui à chaque cycle arrache "quelques" atomes qui sont perdus à jamais car dispersés dans les gaz d'échappement, pour l'économie, d'une crise à l'autre, il y a des ressources naturelles utilisées qui ne sont pas renouvelées.
Ainsi, lors d'un "cycle" économique, ce sont des gisements entiers de métaux et d'énergies fossiles qui disparaissent, arrachés à la Terre. Sur chacun de ces gisements il n'est plus possible de compter pour le "cycle" suivant.
Simple démonstration qui montre qu'on ne revient jamais, tant pour un moteur que pour l'économie, à un point de départ, quel qu'il fût.

Ainsi sont les enseignements de la thermodynamique appliquée à l'économie, selon Nicholas Georgescu Roegen : "The matter too !" "La matière aussi !"
En fait, l'expression du second principe de la thermodynamique qui nous rappelle que s'il y a des pertes en énergie, il y en a aussi en matière.

Dès lors, il va nous falloir innover - le mot est faible - dans la gestion de cette crise (qui pourrait bien être l'ultime) : Pour la première fois de notre Histoire, Nous les Humains, n'avons pas à seulement faire changer, par une révolution, un contexte social ayant conduit à un blocage économique pour générer un intervalle supplémentaire de vie décente. Il nous faut avant tout, à ce moment que nous vivons, parce que le pic du pétrole est dépassé (fin 2006), mener une mutation de nos instincts de possession et faire ainsi une évolution.
Nous devons tous et toutes, tous et toutes ! changer au plus profond de notre esprit.
Et là, ce n'est pas gagné. J'irais jusqu'à dire que cela restera impossible !

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