Sur le blog Ruches Warré 59 un précieux article fourni le plan d'un broyeur à rayons permettant une récolte du miel produit par des ruches Warré, ou tout autre ruche sans cadre.
Au plan fourni par le rédacteur de ce blog nordiste, je n'ai eu qu'a rajouter un peigne pour nettoyer la rampe de couteaux tout au long du fonctionnement.
Merci donc à ce rédacteur généreux, pour son travail à imaginer et présenter son prototype qui fonctionne tel quel mais qui, juste amélioré par l'ajout du peigne à couteaux, fonctionne parfaitement.
Mon broyeur a été construit par un ami chaudronnier, en inox alimentaire (il faut bannir l'aluminium très nocif pour la santé), avec des chutes de tôles ; tôles spéciales-beurre pour ce qui concerne la trémie recevant les pains de miel.
Les couteaux, épais de 1 mm, se sont vus découpés au LASER. Soudés un à un sur un axe avec un décalage de 30 degrés, l'intervalle entre chacun est d'environ 8 mm.
Une petite manivelle termine une extrémité de la rampe de couteaux ainsi constituée. Sur l'autre extrémité, une rondelle et une goupille permettent un calage de la rampe pour que les couteaux passent sans accrocher dans les dents du peigne.
Mon ami a déployé son talent gracieusement, très intéressé et curieux qu'il était de fabriquer une machine toute nouvelle pour lui. Il faut dire aussi qu'il aime le miel !
Admirez donc le résultat en photos :
Comment cela se passe
L'élément de ruche à récolter est positionné sur le broyeur dont l'ouverture est à la dimension de l'élément (Cf. le plan de Warré 59).
Avec un couteau, la barrette est détachés du pain de miel et retirée, puis le rayon est décollé des parois de l'élément : Il tombe alors dans la trémie.
Il est préférable que le pain se retrouve adossé au plan de trémie qui voit les couteaux attaquer le rayon à la descente, coté contre-lame donc (si l'on reprend la nomenclature donnée sur le blog Warré 59). Si tel n'est pas le cas après sa chute dans la trémie, afin d'éviter de nombreux tours de manivelle dans le vide, préférez le repositionner du bon coté à l'aide d'une spatule à long manche. Cet outil permet d'agir depuis le haut de l’élément, et au travers de ce dernier qui peut ainsi rester en place sur le broyeur lors de ce repositionnement. De cette façon, sont évitées des coulures de miel partout, qui ne manqueraient pas de survenir si les éléments étaient plusieurs fois manipulés durant leur récolte.
Avec la pratique, j'ai remarqué que la spatule, placée de telle sorte qu'elle forme un toboggan, parvient à guider le rayon dans sa chute vers le bon positionnement
Ensuite, deux à trois tours de manivelle suffisent à broyer complètement un rayon (notons que le broyage sans le peigne - j'ai essayé - génère un bourrage entre les couteaux, surtout avec des rayons de vieille cire).
Le broyat tombe sur une colonne de deux tamis, elle même positionnée sur le haut du maturateur qui, dès lors, se remplit de la récolte percolant au travers des tamis.
Remarques
Il est préférable d'affuter les couteaux pour que l'action sur la manivelle se fasse sans effort, ce qui permet aussi de se satisfaire des paliers les plus simples qui soient (frottements métal contre métal sans aucun joint) pour l'axe de la rampe de couteaux.
Le nettoyage se fait au jet d'eau mais il faut démonter le peigne et la rampe de couteaux pour enlever quelques petits fragments de cire qui restent immanquablement coincés ici et là, comme ceux visibles sur la dernière photo.
Pour la prochaine récolte, je prévoie de rajouter un système permettant de bien stabiliser le broyeur sur la colonne de tamis. Deux encoches à la base de chacun des deux montants du broyeur, permettant un encastrement sur le bord haut du premier tamis rond, devraient suffire. La quadrature du cercle donc, un carré venant s'encastrer sur un cercle.
1 De Fred -
Bonjour!
Superbe broyeur! A tout hasard, votre ami chaudronnier accepterait-il d'en fabriquer un de plus, cela m'intéresserait! Merci et bonne continuation!
2 De écodouble -
Bonjour Fred
L'ami chaudronnier a pris sa retraite et vit actuellement, hélas, une période très difficile : il essaie de récupérer d'une lourde chimiothérapie.
3 De Fred -
Triste nouvelle... Prompt rétablissement à lui! Bonne fin de saison apicole à vous!
4 De Eterlou -
Bonjour, le fait de broyer les pains de cire n’altère pas le miel ? Je pensais utiliser un pressoir à fruit, peut-être coupler broyeur puis pressoir, quand pensez-vous, gain de temps ? Merci
5 De écodouble -
Bonjour Eterlou
Je pense que je réponds un peu tard. J'ai passé des "vacances déconnectées".
Les rayons pour le stockage du miel dans les ruches étant en cire, on peut avoir confiance dans le fait que la cire est compatible avec le miel et qu'elle n'est en rien menaçante pour la qualité du miel.
Pour l'emploi du pressoir, je ne sais pas.
Mais je n'en vois pas du tout l'utilité, surtout avec un miel cristallisé, comme celui de printemps : il ne s'écoulera pas plus avec le pressoir qu'au travers du tamis.
Pour les miels liquides, ceux-ci passent très facilement au travers des tamis, et la cire n'est que très peu chargée en miel au final. Alors pourquoi se compliquer la vie.
Cependant, si vous le souhaitez, passez le refus au bain-marie, écrémer et re-tamisez le miel liquéfié. Votre taux de récupération sera très augmenté.
Perso, je redonne à chaque ruche son refus de tamis dans un nourriceur, en haut de ruche, en plusieurs fois.
Chaque ruche récupère ainsi son miel que je n'ai pas pu séparer (à froid) dans le tamis.
Elles se régalent et ne me laissent que de la "paillette" de cire. Et c'est bien mieux pour elles que, pour assurer l'hivernage, de leur balancer du sucre en guise de remerciement pour le nectar qu'elles m'ont donné.
Bonne récolte.