La Forêt des Landes, ou le bush australien à notre porte !

J'ai traversé la Forêt des Landes il y a peu, pour aller voir un ami à Onesse-Laharie. La dernière fois que j'avais visité cette forêt, c'était en 1994 ; avant la fameuse tempête Martin qui balaya le sud de la France le 27 décembre 1999, Lothar s'étant occupé, la veille, du nord du pays et de l'Europe de l'Ouest dans la foulée.
Ces deux tempêtes dévastèrent 120000 hectares de nos forêts en à peine 24 heures, dont 30 à 40000 dans les Landes, le pin maritime n'étant pas, en effet, des plus résistant au vent : il vrille et se brise, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, quand Éole s'essaie à dépasser les 120 km/h.

En faisant route, j'étais joyeux et curieux de voir le nouvel aspect de la forêt de mes vacances d'enfants. En effet, il y a 4 ou 5 mois, j'avais entendu, sur les ondes de notre radio nationale, un ingénieur de l'ONF dire que la forêt française était désormais bien gérée, que les conséquence des tempêtes de 99 avaient été tirées et qu'il y avait eu, dans les Landes, une replantation avec plusieurs espèces, toutes plus à même de mieux résister à des vents tempétueux.

Mais en fait, en voyant les premières parcelles, j'ai bien vite déchanté !
Partout, je ne vis que du pin maritime, aligné au cordeau, d'âges variant de 2 ans à pas plus de 30 ans. Localement je vis aussi des parcelles présentant des troncs sans tête, du fait d'avoir vécu la tempête alors qu'elles avaient 10 ou 20 ans.
Quant aux coupe-feux, ils me parurent plus riquiquis que ceux de mes souvenirs des années 70, 80 et 90 .
Je remarquai aussi des parcelles au sol défoncé et lacéré de profonds sillons, traces laissées, je le compris vite, par d'énormes machines arracheuses de souches, ces dernières étant rassemblées ensuite en grands merlons pour que d'autres engins puissent les charger sur des camions afin de les amener, loin, à grand renfort de consommation supplémentaire de pétrole (Pour de la patte à papier ? Pour des cimenteries ? Pour de la production d'électricité ?)
Avant, les souches restaient et se décomposaient en place, offrant des abris et de la nourriture pour les insectes.

Mon ami m'appris ensuite, durant la journée, que, désormais, tous les chênes qui s'avisent de pousser dans les plantations se voient arrachés systématiquement, jusqu'au dernier, toujours avec des engins goinfrés au pétrole, car, pour les propriétaires, il n'est pas tolérable qu'un arbre "sauvage" ose, chez eux, s'élever vers le ciel.

Après la tempête Martin, on nous avait pourtant bien juré, que la leçon était tirée et que la Foret des Landes serait replantée de façon intelligente, c'est-à-dire avec des arbres résistants au vent et au feu.
Dans les faits, il n'en a rien été ! On a replanté, grâce aux assurances et aux subventions publiques, du pin maritime ; mais cette fois, bien alignés au cordeau, constituant une sorte de bétonisation végétale aseptisée.
Et voilà que je découvrais ce jour là un mensonge d'état de plus !
Dans cette forêt artificielle, où la résine est partout, le chêne local et spontané, bien sur non résineux et résistant au vent, est traqué et éradiqué comme un pestiféré. Dès lors le danger du feu saute aux yeux, ce qui rend les habitants non "résino-culteurs" très inquiet.
Gare à la sécheresse !
Il suffira d'une étincelle et ce sera l'Australie en France.

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