Des chiffres et des conclusions

Merci à la personne qui m'a fourni tous les chiffres qui servent à la rédaction de cet article.



Les médias nous annoncent chaque jour de très tristes chiffres, bruts, sans repères, sans rien nous expliquer.
Je tente dans ce qui suit de vous donner les moyens et l'occasion de remettre ces chiffres dans leur contexte, sans pour autant, bien entendu, chercher à minimiser l'ampleur de cette crise, historique, sans aucun doute la première de cette ampleur.
D'ailleurs, comprenons bien que ce ne sera pas la dernière, comme nous le prédisent certains chercheurs 1, car sur le plan économique, depuis presque 100 ans, nous n'avons eu de cesse de faire, systématiquement, les mauvais choix.
En fait, je fais cet article parce que j'ai le vague sentiment que nous avons encore, paradoxalement, un peu de chance : La Nature semble vouloir encore nous donner une possibilité de nous assagir.
En effet, ce satané Covid-19 aurait pu être encore plus mauvais si l'on compare son taux de létalité inférieur à 1/100 (d'après des données en provenance de pays où sont pratiqués des tests, le taux exact ne pouvant être déterminé que sur la base d'une campagne de test de très grande échelle) avec, par exemple, celui du virus Ébola qui a parfois atteint les 80/100. Ce qui est sûr en tout cas, parce que nous avons trop bouleversé les interactions entre les êtres vivants de la Biosphère, c'est que parmi les prochains nouveaux virus qui nous agresseront 1, certains seront bien plus dangereux que celui qui "grippe" notre économie depuis plusieurs mois.

Voici donc les chiffres que je vous propose, non pas pour essayer de vous rassurer mais simplement pour expliquer qu'il y a deux choses à bien distinguer :
d'un côté l'épidémie, sur tout le territoire ;
de l'autre côté, les scènes catastrophiques, très éprouvantes, terribles, dans les "petites" salles de réanimation de nos hôpitaux où tous les cas graves sont concentrés, ces espaces étant sous-dimensionnés du fait de choix passés et récents purement comptables ; proprement scandaleux.

Tout d'abord, voici les chiffres de mortalité brut pour la France sur les 4 dernières années :
2019 : 612 000 décès/an => 1676 décès/jour.
2018 : 609 648 décès/an => 1670 décès/jour.
2017 : 606 274 décès/an => 1661 décès/jour.
2016 : 593 865 décès/an => 1627 décès/jour. 
Nous pouvons remarquer que l'on meurt avec une régularité de métronome dans le pays de Macron !
Cela témoigne de la réalité des grands nombres et du temps de "paix" 2 dont nous jouissons en Europe, depuis 1945.
Source

Si l'on se focalise sur 2016, les morts liées aux maladies sont au nombre de 579 200 (sur les 593865 morts de cette année 2016 déclarées à l’État-civil - Rappel), soit 1586 décès/jour
dont :
140 000 de maladies affectant le système cardiovasculaire ;
168 100 de tumeurs cancéreuses ;
40 500 de maladies affectant le système respiratoire ;
20 400 de maladies endocriniennes (dont le diabète).
Source.
Je fais remarquer ici que ces quatre types de maladies chroniques sont principalement celles qui aggravent considérablement les symptômes du Covid-19, surtout chez les personnes avancées en âge, comme on nous l'a souvent rappelé.

En 2016 toujours :

- 150 lâches féminicides sont à ne pas oublier, soit 0,4 mort/jour ;

- 8400 suicides ont été causés, en grande partie, par le mal-vivre "offert" par le néolibéralisme 3, soit 23 morts/jour ;

- 10 personnes, environ, sans domicile fixe ou sans abri décèdent chaque jour dans notre "beau" pays "néolibéralisé" à "donf" ;

- 514 personnes sont mortes par accident du travail, dont 400 sur la route, soit 1,4 morts/jour ;

- enfin, mais en 2018 4, 3248 décès sont à déplorer par accidents de la route, soit 8 décès/jour (dont 1,4/jour en accident du travail ; Rappel de la ligne ci-dessus).
Source

Maintenant, forts de toutes ces statistiques, il ne nous reste plus qu'à attendre les chiffres de surmortalité pour la période que nous vivons. Du moins si le gouvernement aux ordres de Jupiter veut bien les donner.
Mais sans du tout vouloir minimiser la crise - je le répète, il est déjà presque certain à l'examen de ce l'on sait de ce virus, des chiffres de morts "habituelles" que je rapporte, comparés aux nombres de victimes du virus donnés actuellement chaque jours dans les médias, qu'une bonne moitié de celles et ceux qui meurent malheureusement du Covid-19 en ce moment seraient morts dans les mois et les quelques années à venir, dans d'autres services que ceux des Urgences-Réanimations de nos Hôpitaux Publics, et cela sans provoquer les effroyables engorgements auxquels sont confrontés aujourd'hui les équipes hospitalières admirables et merveilleuses.

En fait, le plus dur est de voir que ces équipes soignantes, dans NOS hôpitaux, ont été abandonnées aux lois des marchés par nos gouvernants successifs et abandonnées par nous-mêmes, du fait de notre inexistant soutient à leur égard - ne nous le cachons pas, c'est la réalité ! Ainsi, l'épreuve qu'elles vivent aujourd'hui résulte un peu de notre indifférence passée vis-à-vis des coupes budgétaires qui leur étaient imposées.
En effet, qui se souvient des sparadraps "En grève" collés, très souvent ces dernières années, sur les blouses des personnels des Hôpitaux Publics ?
Qui d'entre-nous est allé manifester avec eux lorsqu'ils battaient le pavé, encore il y a quelques mois à peine, pour demander que soit arrêtée la casse organisée de notre très envié système de santé menée par les énarques-néolibéraux-pantouflards de la bande à Bel-Ami Macron ?

Dès lors, il serait bon de nous souvenir des souffrances de NOS soignants - c'est même indispensables ! lorsque la crise se terminera.
J'appelle ainsi à ce que la première chose que nous fassions, à la fin du confinement, soit une giga-manifestation nationale, un même dimanche, façon pique-nique, devant toutes les Mairies de France (et pourquoi pas, même, proposer un tel rassemblement à l'échelle de l'Europe ?!?).
Ce serait une belle façon de montrer notre reconnaissance à celles et ceux qui nous aurons soignés, dans des conditions déplorables pour eux, et un gros avertissement à Bel-Ami afin de calmer ses ardeurs de "privatiseur" criminel.

En tout cas, nous n'avons plus le choix : il va falloir d'urgence restaurer le plus possible les territoires que nous avons dégradés pour qu'ils recouvrent une "santé" suffisante apte à nous rendre les importants services écosystémiques dont nous avons besoins pour nous adapter aux conséquences du réchauffement climatique et de la déplétion pétrolière commençante et, d'autre part, laisser tranquilles les territoires encore sauvages pour permettre naturellement, il faut l'espérer, un ralentissement de la fréquence des épidémies dues à ces virus-mutants capables d’apparaître dans des zones de forêts vierges agressées par les pratiques économiques néolibérales 1.



1 De nombreuses études de biologistes ont montré que la perte de biodiversité provoque des mutations chez des virus et accélère grandement la fréquence des épidémies virales.
2 La paix c'est certes le bonheur ! mais au temps du néolibéralisme, c'est est une notion toute relative, qui dépend de données géographiques nationales (quartiers, villes, villages, territoires, départements, régions) et internationales surtout. Ainsi, on peut presque affirmer, ou constater qu'il ne peut être autrement, que la paix relative d'un pays riche dans l'économie actuelle n'est possible que par un état de guerre, larvée ou effective, entretenu dans un autre ou plusieurs autres pays pauvres, car cela permet d'obtenir les matières premières au "meilleur" prix.
3 Souvenons-nous des techniques managériales chez France Télécom, qui continuent d'avoir cours dans presque toutes les grosses entreprises ; et des pendus dans les fermes "industrielles", dites conventionnelles, que l'on décroche, en ce moment encore, presque tous les jours, de charpentes de hangars ou de fourches de tracteurs.
4 Le chiffre de 2016 n'a pas été trouvé.

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