Il a dit, comme prévu ...

Nous retiendrons, du Congrès du 22 juin, que dans la déclaration du Président Sarkozy (voir la transcription de son discours sous le lien ci-avant) il n'y a rien eu qui laisse apparaître du nouveau et qu'il en est de même dans les discours de ses partisans et de ses opposants, du moins si l'on en juge par les commentaires que ces derniers ont fait sur sa prestation.
Nous avons une bien minable classe politique !

Dans son discours de 44 minutes, le Président a dit, comme prévu, son mauvais plaisir (Cf. l'article "Pour dire quoi ?"), en tout cas il n'a rien dit de la réalité dans laquelle se trouve le Monde.

Ainsi, il a complètement passé sous silence le problème mondial de l'énergie et a fait de même, ou presque, pour celui des ressources naturelles en général qui viennent à manquer.
Le mot énergie n'a été dit une seule fois mais pas dans son sens de grandeur physique (il a parlé de l'énergie et de l'intelligence des Français, page 7).

À la croissance telle que nous l'entendons actuellement il propose de substituer une croissance dans laquelle nous produirons plus et consommerons plus. (Voir page 2 du discours. Cf. le premier lien de cet article ; cliquez sur télécharger puis ouvrir). De prime abord, cela ne semble pas très nouveau.
Quant à savoir comment parvenir à produire plus dans le contexte de raréfaction de toutes les ressources, il ne lui est pas apparu nécessaire de le préciser, tout simplement parce qu'il reste inconscient du fait qu'il ne peut y avoir croissance qu'avec des ressources naturelles disponibles en quantités toujours ... croissantes.
Croissance, toujours croissance ! Ce mot, il l'a prononcé 8 fois, comme un leitmotiv.
Tel est donc son mauvais plaisir.

Certes, il a évoqué, du bout des lèvres, la taxe carbone mais le très faible début d'applaudissement de la part de quelques parlementaires, bien seuls, s'est vu comme étouffé par une sorte d'onde pesante de désapprobation émise par la foule des députés et sénateurs ignares et tout aussi inconscients que l'orateur.
De fait, cela augure mal d'une très prochaine mise en place de cette taxe ultra nécessaire.

Certes encore (à la page 4 du discours), il souligne que nos ingénieurs et nos savants constituent des "atouts considérables".
Seulement le Président oublie que pour le moment, et il faut le savoir, les formations des ingénieurs sont plus financières que "technico-énergétiques", et que lui même a tendance à vouloir faire passer la recherche sous la tutelle du capital. D'ailleurs, il a réaffirmé cela (page 9) en parlant de la nécessaire "autonomie des universités".
Monsieur le Président n'a toujours pas compris que dans l'écodouble les ingénieurs doivent être, avant tout et pour tout, des experts de l'économie d'énergie et qu'il est essentiel que les savants, avec obligation de résultat devant leurs pairs, restent sous la gouverne du public.
Il n'a rien dit donc, qui permet de penser que ces deux "catégories" de travailleurs seront bientôt mises en condition pour initier un début d'économie écologique.

Sa mauvaise analyse de la situation mondiale a continué de transparaître lorsqu'il nous a présenté le Grenelle de l'environnement (qui permet aux industriels de continuer jusqu'au bout leur business destructeur de la Planète) comme la parfaite initiative pour mettre en place la croissance verte. Croissance toujours !
D'ailleurs, Jean François Coppé, un de ses fervents soutiens a déclaré sur Europe 1, le jeudi 25 juin, qu'avec le Grenelle, "on peut faire des miracles de croissance".
La croissance se voit confirmée au rang de religion. Comme un nouvel opium du peuple !
Grâce à cette drogue, Monsieur le Président pense encore qu'il faut nous endormir alors que son rôle serait de nous réveiller.

Aller, Monsieur Sarkozy ! Je persiste et je signe.
Votre Congrès, c'était trop pour si petit. Vous ne rentrerez pas dans l'Histoire du Monde.
Tant pis pour vous mais, surtout, hélas, tant pis pour nous !

Et pour le bruit de la Cour que nous attendions (Cf. l'article "Pour dire quoi ?"), vous ne nous l'avez pas dit sur le moment mais il est venu pas longtemps après. Carla n'en n'était pas le sujet, non ! Je me suis trompé.
La nouvelle était que Monsieur l'Archiconte de Latchémitrand de la Villamédicis arrivait au ministère des affaires culturelles, introduit par lui-même.
C'était bien plus beau et médiatique que tout ce que nous pouvions imaginer. Un petit conte pour nous faire oublier le creux de vos propos : c'est toujours bon à prendre.
Décidément, Versailles reste l'antre des Rois mal inspirés.

Monsieur le Président ! Je vais me répéter. J'ai toujours dit que je vous jugerai sur votre politique environnementale. Il se trouve que vous n'en avez pas et que vous n'avez même pas conscience qu'il puisse y en avoir une.
Un telle politique, outre qu'elle grandirait la France aux yeux du Monde si vous la faisiez adopter, s'avèrerait surtout la solution pour résoudre la crise.
Alors, à cause de votre incapacité à comprendre cela, ça y est, je vous ai jugé !
Je vous condamne à ne plus pouvoir recevoir mon suffrage à toutes les prochaines élections.

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