Petite théorie amusante

Lorsque nous regardons le ciel d'une nuit sans nuages, le spectacle est toujours grandiose. Juste au-dessus de nous, à la campagne, nous pouvons voir des insectes (autour d'un réverbère), des chauves-souris et, quelquefois, une chouette ou des canards sauvages qui sont d'heureux détenteurs d'une qualification "Vol de nuit". La vie est là. C'est encore la biosphère.

Juste en arrière plan, à cause de l'intense trafic aérien qui caractérise notre époque, immanquablement, des clignotements signalent un ou plusieurs avions. Parfois, mais plus éloigné, comme tiré par une ficelle invisible, le point lumineux d'un satellite artificiel glisse sur la voute et s'éteint.
Et si ces deux types d'objets intègrent le meilleur de notre technologie, ils restent pourtant très proches, dans "l'humano-technosphère" désespérément petite.

Au-delà, sur le noir, trône la Lune bien en avant du flou de La Voie lactée et de ses quelques milliers d'étoiles visibles à l'œil nu.
Là, certaines planètes de notre Soleil se camouflent par leur lenteur à se déplacer sur le fond étoilé.
Avec un peu de chance, nous pouvons aussi admirer le trait lumineux d'une météorite entrant dans l'atmosphère et, périodiquement, contempler une comète.
L'Univers s'étale ; inaccessible ; pour toujours !?
Il a sa Constante : l'ensemble des Lois de la Physique.
Il contient des milliards de milliards d'étoiles avec, pour un grand nombre d'entre elles, un système planétaire.
En effet, des exoplanètes sont découvertes très régulièrement depuis quelques années.
Il y a peu, une de ces exoplanètes, petite, a été détectée pas très loin d'ici, à 400 années lumière à peine.
Il y a 2 ans, on en avait trouvé une tout à côté, à 20,5 années lumière (c'est du moins ce que l'on peut comprendre à la lecture de cette très "maladroite" communication du Ministère de la recherche).

Si ce spectacle est infini, il n'en demeure pas moins que nous ne verrons rien d'autre ! J'entends par là qu'aucune soucoupe volante pilotée par des extra-terrestres n'entrera jamais dans notre champ de vision.

Pourtant, une chose parait évidente pour le géologue que je suis : Ailleurs dans l'Univers, des planètes portent la vie, avec pour la régir, les mêmes "Lois de la Nature" qu'ici bas.
Dans ces endroits il y a comme "chez nous" des chaînes alimentaires avec, en bout de chacune, un super prédateur.
Sur notre planète, à notre instant du temps, ce prédateur c'est nous, Homo sapiens sapiens conscient de lui-même. Là-bas ce sera, pourquoi pas, "G Magellan 53219 (*) Carnivora rex" s'il n'est qu'un simple mangeur de viande, ou bien "G Vierge 33133 (*) Autochtonus sapiens" si, comme nous, il pense.

Par le fait qu'existe un nombre considérable d'étoiles du type de notre Soleil (type G, 4% du nombre total d'étoile), le nombre de planètes qui peuvent présenter des conditions favorables à la vie est immense. Et même si nous tenons compte des inévitables décalages chronologiques entre les "dates" d'apparition du vivant sur chacune d'entre elles, et bien il est certain que des êtres doués d'intelligence existent ailleurs, à l'instant où vous lisez ces lignes, fruits d'autres évolutions biologiques mais qui, je le rappelle, auront respecté les Lois de la Physique.

 

Mais pourquoi alors n'y a t-il pas des extra-terrestres qui viennent nous visiter ?

 

Pour moi, la réponse tient dans la petite théorie suivante :
Nous ne recevons pas la visite d'extra-terrestres parce que, sur les planètes où un être intelligent et conscient peut apparaître, ce dernier développe une économie qui est, au stade ultime de son évolution, basée sur la croissance telle que nous l'entendons dans notre propre économie.
Cette croissance, synonyme de facilité, est l'expression résiduelle de ce que nous appelons vulgairement la "Loi du plus fort" ou "Loi de la Nature".
Pour cette Croissance, l'espèce reine d'un monde dilapide toujours sur une très brève période la quasi totalité des ressources minérales et énergétiques à sa disposition.
Comme il est facile et rapide de consommer et long et difficile de faire de la recherche fondamentale, une espèce reine d'un monde se voit ainsi toujours empêchée d'accéder aux niveaux de connaissances qui lui seraient nécessaires pour aller coloniser d'autres mondes.

 

Ma petite théorie amusante est celle de l'isolement des biodiversités dans l'Univers. Elle affirme que les biodiversités des planètes sont protégées les unes des autres car une économie cause toujours la disparition de l'espèce intelligente qui l'a développée, sans lui laisser le temps de pouvoir expérimenter le voyage interstellaire.
"La Guerre des Mondes" n'est donc pas possible.

Ainsi sur Terre, parce que nous avons tout à fait naturellement choisi la croissance économique au lieu, grâce à notre conscience d'aller "contre nature" et d'opter pour le développement de l'Humain, nous sommes condamnés à rester à jamais sur notre planète.
Nous sommes déjà en phase de déclin (**) et nous rentrerons bientôt en phase de déclin définitif.
Pour les financiers et presque tous les économistes, qui sont du genre à croire que si nous manquons de pétrole nous irons en chercher ailleurs, leurs affaires et leurs théories s'annoncent respectivement mauvaises et ... mauvaises.

Ceci n'est qu'une théorie peu sérieuse, mais comme toutes les théories, il faut l'éprouver afin de voir s'il n'y a pas une situation (ou plusieurs) pour laquelle elle s'avèrerait fausse. En fait, il faut la voir plutôt comme un outil d'aide à la réflexion sur les possibilités d'évolution de l'Humanité.
Il revient à nos politiques de prendre les décisions qui peuvent arrêter notre course vers le bord du gouffre sans fond des espèces disparues.
Ainsi, peut-être arriveraient-ils ensuite à mettre en place les conditions légales qui permettraient l'émergence d'une nouvelle économie. Cette économie, écologique bien sûr, pourrait alors être le moyen de prouver que cette petite théorie n'est pas valide.

 

(*) Nom (imaginaire) de l'étoile de type G autour de laquelle gravite la planète abritant l'espèce (imaginaire) citée ensuite.
Remarque : Sur une planète tellurique, des géologues trouveraient toujours des minéraux qu'ils connaissent sur Terre ; le "règne" minéral ne change pas d'une planète à l'autre. Les biologistes par contre, rencontreraient des végétaux et des animaux différents sur chaque planète qu'ils pourraient visiter.
(**) L'arrêt du supersonique Concorde (pas du tout écologique certes), qui n'aura pas de successeur, correspond au premier recul en matière de transport qu'ait connu l'Humanité.

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