Bikini en pleine forme

La Seconde guerre mondiale venait de se terminer. Dans les Iles Marshall conquises sur les Japonais en 1944, les Américains décidèrent de mener des expérimentations sur les armes nucléaires.
En 1954, le premier jour de mars, explosa sur l'atoll de Bikini, la deuxième bombe à hydrogène de l'Histoire des Humains : elle s'appelait "Bravo".
La puissance libérée par l'explosion dépassa les 5 ou 6 Mégatonnes que prévoyaient les calculs puisqu'elle atteignit l'équivalent de 15 Mégatonnes de TNT. Les expérimentateurs furent dépassés par l'évènement. Ils avaient joué aux apprentis sorciers. Il fallut mettre en place un périmètre de protection de 1200 kilomètres de rayon, représentant pas moins de 1% de la surface de Notre Terre. Folie totale ! Ce périmètre existe toujours. Pour pouvoir y pénétrer, il faut signer un engagement à ne pas poursuivre l'Armée américaine au cas où vous déclareriez un cancer.
Le cratère laissé par la bombe, qui avait été positionnée à quelques mètres au-dessus de l'eau, mesurait 2 kilomètres de diamètre et 70 mètres de profondeur. Tout était anéanti. Il ne restait rien des récifs de coraux.

En 1958, les expériences cessèrent. Les militaires évacuèrent les lieux et presque plus personne ne remet, depuis, les pieds à Bikini. D'ailleurs, les descendants des habitants évacués en 1946, attendent le jour où leurs descendants à eux pourront y revenir vivre. Pour que les risques n'existent plus, ce ne sera pas avant 50000 ans environ.

En 2002, une équipe de chercheurs (allemands, italiens et australiens) entreprit une étude du lagon de Bikini et effectua à cette fin des plongées au cœur même du cratère. Ce qu'elle découvrit dépassait toutes les espérances, même celles des plus optimistes : une myriade de coraux s'était réinstallée et la taille de ces derniers était impressionnante. Dans leur rapport publié l'an dernier, les scientifiques rendent compte que des quelques 183 espèces présentes avant le déchainement nucléaire, "seules" 42 manquent à l'appel.

L'an dernier toujours, en Italie, des chercheurs nous ont révélé que les crèmes solaires ont un effet dévastateur sur le corail.

Ces deux "petites" histoires nous montrent que si la Nature peut surmonter les pires "tempêtes humaines", elle a néanmoins du mal à gérer les atteintes chroniques conséquences des habitudes prises par les Humains modernes. Par contre, dès que ces derniers sont absents d'un lieu, même si celui-ci a été dévasté auparavant, la capacité de régénération de la Terre-Mère s'avère époustouflante.
C'est pourquoi, si les humains veulent continuer à jouir des beautés et des ressources végétales et animales de la Nature, il faudrait juste que les plus riches d'entre eux, changent leurs habitudes. Entre autres habitudes à changer, dans les régions corallifères par exemple, les humains ne devraient plus se baigner dans l'océan après avoir fait bronzette enduits de crème solaire. Il y a fort à parier que tous les récifs coralliens du Monde s'en porteraient bien mieux. Rappelons que ces organismes doivent aussi lutter contre le réchauffement climatique et contre les matières en suspension, par exemple en Nouvelle Calédonie, celles des mines de nickel.
Pour le moment en tout cas, qui dit corail, dit touristes crémeux, ce qui revient à dire corail mort à courte échéance.      
Dès lors, il faudrait accepter de rester à l'ombre lorsque le soleil est haut dans le ciel, de se couvrir légèrement la totalité du corps, pour ne surtout pas utiliser ces crèmes mortelles pour tous les biotopes coralliens.
Pour aller plus loin, si nous changions nos habitudes partout, si nous étions plus symbiotiques et donc moins agressifs avec notre environnement, nous assurerions notre avenir.
Soyons sûr que l'adoption de nouvelles habitudes peu consommatrices d'énergie et de produits chimiques s'accompagneraient de changements économiques aucunement nuisibles à l'emploi, qui ne seraient pas loin de ceux nécessaires à l'établissement de l'écodouble

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