Ecodouble

C'était le 8 juin dernier; ils étaient onze. Ils ont débarqué avec deux jours de retard par rapport au Championnat d'Europe de football. Ils semblaient avoir un peu la gueule de bois, sans doute d'avoir trop bu...du pétrole.
Les onze pays qui consomment à eux seuls plus des deux-tiers de la production de pétrole se réunissaient. Il y avait les membres du G8, renforcés de la Chine, de l'Inde et de la Corée du Sud. Ainsi constituée, cette "équipe" hétéroclite a su pour une fois faire preuve de cohésion. Tous se sont à l'unisson déclarés inquiets des niveaux de prix atteints par le baril et ses 158,987 litres précieux.
Malheureusement, au lieu d'avouer le dépassement du fameux pic du pétrole et de fait, l'échec de l'économie actuelle, ils ont préconisé d'intensifier les investissements qui permettraient d'augmenter la production de brut. A leurs yeux, c'est le meilleur moyen de faire baisser le cours. La très sacrée loi "de l'offre et de la demande", Solution de tout. Pourquoi n'y avons nous pas pensé plus tôt ?
Lorsque des pays déclarent de pareilles inepties, il faut dire quand même qu'ils ont des excuses. En effet, l'incompétence de leurs dirigeants est de toujours choisir comme conseillers, des économistes orthodoxes qui sont des sortes de Pics de la Mirandole modernes, vivant au pays de Oui-Oui. Tout est simple dans leur monde !
S'il manque du pétrole, "y a qu'à" aller en chercher. On trouvera bien.
Mesdames et Messieurs les dirigeants de tous les pays, une chose est certaine. Vous n'allez pas gagner le match à venir, en continuant à proposer des solutions imaginées par des gens pensant en dehors du cadre de la réalité et oubliant dans tous leurs raisonnements, les lois incontournables de la Physique. La Terre contient une certaine quantité de pétrole accessible aux technologies humaines présentes et futures et plus de la moitié de cette quantité a déjà été pompée. Aucune déclaration n'y pourra rien changer.
Par contre, changez vos conseillers. Alors, vous pourrez prendre les bonnes décisions pour réformer en douceur l'économie.