Préambule, première partie

Du 18 mars au 2 avril 2008

A notre époque, presque tous les humains ont des difficultés à se projeter en dehors de l'intervalle de temps qui sera leur vie. Il en découle des perceptions assez simples du passé, du présent et du futur.
Le passé évoque plus souvent une jeunesse perdue que l'Histoire ou la Préhistoire, ce qui laisse penser qu'au-delà des souvenirs, le passé n'intéresse pas. Tout juste pour certains, le "lointain passé" va-t-il nous divertir le temps d'un reportage de télévision sur Arte, au sujet d'Orrorin ou du Great Zimbabwe.
Pour ce qui est du présent, il serait plutôt perçu comme un quotidien qui pour être satisfaisant, doit être vécu avec un pouvoir d'achat et une frénésie de la possession, malencontreusement modérés hélas, par les limites bancaires qui ont trop "le mérite ennuyeux" de ramener à une certaine réalité.
Le futur quant à lui, se trouve généralement très présent dans les pensées si le minimum vital du quotidien est assuré. Mais il n'est pas pour autant imaginé au-delà de ce qu'il nous reste à vivre. De plus, il se rêve et s'idéalise plus qu'il ne se prévoit, car bien souvent les limites bancaires ne sont pas imaginées, alors que pourtant, elles seront encore forcement présentes. Le futur dans nos esprits se voit comme étant libre de contrainte. Il n'est plus que loisirs et produits industriels de consommation, toujours éphémères.
Malheureusement, très peu d'humains ont véritablement conscience que pour leur fabrication et leur distribution, ces produits de l'économie nécessiteront toujours plus d'énergie et de matières premières. Ils causeront par là même d'incalculables et irréversibles destructions dans la biosphère. Cette inconscience égoïste s'avère être du mépris envers les humains à venir, auxquels nous sommes en passe de léguer une planète morte, vidée de ses richesses minérales et vivantes.

Le consumérisme était déjà très inquiétant, lorsqu'il sévissait uniquement dans les pays développés. Alors qu'il s'accélère et gagne "ailleurs", "créant" tel un dieu, de la croissance, nous serions bien inspirés de nous alarmer, car historiquement, croissance veut dire destructions écologiques.
La croissance depuis 150 ans a peut-être été belle pour certain mais elle ne s'est pas créée ex nihilo. Elle s'est faite au prix de la dévastation de la biosphère. Aujourd'hui il est évident que nos trop nombreux rêves de consommation hystérique ne seront pas tous satisfaits. Il ne reste que trop peu de choses à dévaster et les réserves minérales sont bien trop entamées.
Mais cette évidence est si refusée, si occultée et si refoulée dans l'esprit des consommateurs, sujets en la matière à un obscurantisme conditionné, qu'il est très difficile et douloureux d'en faire un sujet de discussion. En effet, si vous avez l'idée saugrenue de dire au cours d'une conversation que "futur" pour l'économie mondialisée, peut être synonyme de fin à cause de ses excès en termes de destructions écologiques, la réponse qui vient alors le plus souvent est : "c'est pas possible de revenir en arrière", dite sur un ton qui va de la réprobation à la moquerie, en passant par l'étonnement et l'agacement. Vous vous voyez considérés comme la victime d'un tracassin ou d'une déficience intellectuelle grave, car le dogme de l'économie bénéfique et éternelle tel qu'établi par nos doctes économistes orthodoxes, ne saurait être remis en question.
 
Ce qui est ennuyeux avec ce que je viens d'écrire, fruit de la pensée d'un humain, c'est qu'il va se trouver des foules de mes congénères qui pourront par de très justes raisonnements me contrer et me dire que j'ai tort. Et ils pourront le faire aisément car il y a dans notre naturel, une immense et habile capacité à approuver, soutenir et considérer avec moult "bons" arguments ce qui va dans le sens de nos souhaits. L'humain est en résumé, une machine à prendre ses désirs pour des réalités. Comme son désir naturel de confort et de sécurité se trouve changé, notamment par la publicité, en désir artificiel de consommation, il est facile de deviner, que les rares personnes comme moi, n'ont aucune chance d'interpeller les consciences dans un débat contradictoire.
Cependant et malgré tout, je veux par l'intermédiaire de ce blog, essayer de suggérer un regard plus réaliste sur la situation écologique du biotope Terre.
Je dirai donc qu'il est grand temps pour nous tous, de ne plus nous laisser conter des sornettes sur l'environnement et sur le potentiel à sauver l'humanité qu'aurait l'économie mondialisée.

Pour cette dernière en effet, il faut se résoudre à constater que son secteur le plus performant est celui de la production de pauvres en quantités industrielles et à des prix très concurrentiels. Bien que leur nombre soit en pleine croissance, les financiers et les économistes en vue, très savants dans l'utilisation des chiffres, ne s'en inquiètent pas du tout. Le chiffre de leur augmentation annuelle ne fait l'objet d'aucune publication claironnante de leur part. Il n'est d'ailleurs même pas traduit en pourcentage, tant il est ignoré et passé sous silence. Pourtant ne serait-il pas un bon indicateur du mauvais fonctionnement de l'économie ?
   
Mais, outre ce simple "problème d'indicateur" oublié, ou éludé parce que voué à être toujours mauvais dans le système économique actuel, l'heure est bien plus à l'urgence sur le plan environnemental.
Notre environnement subit de très graves dégradations irréversibles. Comme nous dépendons tous de lui, il faut admettre que notre situation en tant qu'espèce vivante s'est précarisée. Alors que des mesures immédiates devraient être décidées et mises en application, nos gouvernants s'arrangent, débattent et jouent sur les mots. Ainsi se succèdent, des conférences, des réunions et des auditions. S'ensuivent des missions d'études, des déclarations communes sans objectif, des études et leurs rapports toujours plus précis. Et alors que l'évidence pourrait presque être admise, des divagations de citoyens, anciens Ministres pour certains, sèment le trouble au milieu des très sérieux exposés, tant et si bien qu'en bout de chaine, les médias réfèrent une fois sur deux, à contre pied des exposés des savants (Cf. "Une vérité qui dérange", d'Al Gore). Et tout cela de n'aboutir, à aucune réforme de l'économie ni à aucune action visant à réduire ne serait-ce qu'un peu, les destructions qu'elle engendre.
Je vais donc dans ce blog, essayer de rappeler, tant qu'il faudra, l'urgence qu'il y a à agir, en jouant la dernière carte qu'il reste à l'humanité : La carte de l'économie écologique.
Cette économie écologique, je l'appelle l'écodouble.

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