Épisode 3 : Le cauchemar continue

Résumé des épisodes précédents (1) et (2) :
Toutes les nuits, Sarkozy fait un cauchemar dans lequel l'économie s'effondre en brisant sa petite vie.
Pourtant, un soir, alors qu'il vient de s'endormir, il se retrouve dans un rêve qui commence bien : assis à une table avec tous ses prédécesseurs de la Vème République, il a l'occasion de pouvoir leur demander des conseils qui pourraient lui permettre de résoudre les problèmes qui se présentent à la France.
Hélas pour lui, son rêve devient cauchemar : Il reçoit une leçon de morale de la part de de Gaulle qui s'est "seulement" contenté de tancer les autres.

Charles de Gaulle  - Je disais donc qu'il faut nationaliser les banques.

François Mitt'rand - Et bien moi, moi, je l'ai déjà faite la nationalisation des banques et j'ai eu raison. J'ai été visionnaire sur cette affaire et ce n'est pas l'Histoire qui le contredira. Mais la droite a ensuite détruit mon chef d'œuvre. C'est pour cette raison que la crise est arrivée.

CdG - Allons Monsieur ! Un peu de modestie ! Vous ne fûtes ni ne serez jamais un Deus ex machina providentiel. S'il est vrai, Mitt'rand, que vous avez, au début de votre "quatorzaine" (*), acheté tous les établissements financiers de la Place de Paris, il est malvenu de vous en glorifier car vous l'avez fait en ruinant la France. Votre action n'avait pour moteur que l'idéologie et nullement la nécessité. Je vous rappelle qu'à cette époque la libre circulation des capitaux n'était pas autorisée ; et le fait que vous l'ayez légalisée au début de 1986, bien après "vos" nationalisations coûteuses et alors inutiles, constitue une des nombreuses preuves de votre incompétence et incohérence dans la gouvernance.

Jacques Chirac - Putain ! C'est vrai !
Quand je suis arrivé à Matignon en mars 86, j'ai hérité d'une escadrille d'emmerdements à cause de cette loi !
La dette n'avait plus que la possibilité d'augmenter !
Les marchés nous croquaient la richesse plus vite qu'on l'imposait ; et c'est un tour de force quand on connait le pouvoir de pompage que les acharnés du fisc développent à l'égard de l'oseille !
Tu sais quoi Tonton ? Entre 81 et 86, t'as fait museau devant les "ricains" et les "rosbifs" ! Tu aurais du leur dire merde avec une grande majuscule, aux deux dérangés des neurones. La perfide Thatcher et le rigolo cow-boy d'Hollywood, fallait les bouffer !
Au lieu de cela tu as baissé ton froc et joué tes rôles favoris : la girouette toujours dans le vent et les 40 voleurs d'Ali Baba.

CdG - Vous voyez Chirac que vous pouvez être sérieux quand vous le voulez ! Mais j'ai tout de même un peu de mal avec votre vocabulaire de charretier. Mon côté vieille France sans doute.
Cela dit, de nos jours, il semble qu'il faille faire du spectacle à grand renfort de grossièretés plutôt que de la politique, n'est ce pas Sarkozy ?

Nicolas Sarkozy - C'est vrai Président ... Général ? ... Euh ! de Gaulle ?

JC - Eh NicoS ! Faut pas faire ton timide comme ça ! T'es malade ? ou alors c'est "Charlie Golf" (**) qui te la coupe vraiment ?
Ce n'est tout de même pas un présentateur télé comme toi qui va bouffer sa langue !

NS - Lâche moi ! Pauv' con !

JC - Wouaf, wouaf ! Il est mignon le roquet !

CdG - Quel beau français Monsieur ! Enfin ! il est trop tard pour réussir à changer vos manières.
Ce que vous avez perdu de vu Sarkozy, c'est que le droit absolu du Peuple est de manger à sa faim ; et si vous le privez d'éducation, comme c'est le cas depuis 25 ans, en plus du "pain", il exigera des "jeux".
Or, si vous êtes parfait pour faire du cirque à la télévision - ce qui pourrait bien, au final, me ressusciter de colère tant vous attentez à l'image de Chef de l'État - vous vous révélez incapable de fournir l'indispensable pain à l'ensemble du Peuple. Ce dernier s'est considérablement appauvrit durant les trois premières années de votre mandat et le nombre de miséreux ne cesse d'augmenter. Avez-vous une explication à cet échec ?

NS - Ben ! C'est la crise ?!?! C'est dur, vous savez. Et puis il y a l'Europe. 

CdG - Laissez donc l'Europe où elle est pour l'instant !
La crise, quant à elle, n'est pas une excuse ! d'autant que le système est maintenant façonné pour générer des crises, si bien qu'il faut s'attendre à des crises ; qui sont donc prévisibles !
D'ailleurs, j'ai ouïe dire qu'un certain Jorion, un Belge francophone, qui aime notre Pays, avait su prévoir et décrire bien longtemps à l'avance celle qui sévit actuellement. Cet anthropologue dit aussi que la crise n'est pas finie. Faites-vous cas de son analyse ?
Ensuite, Sarko, je vous ai parlé tout à l'heure du Rapport Meadows, qui lui aussi prévoyait, dès 1972, de mauvaises années à partir de 2010-2015. Avez-vous lu ce rapport ?
Enfin, du courrier parvient toujours, j'en suis sûr, à votre adresse ! Il doit bien se trouver parmi toutes les lettres qui vous arrivent, celles d'associations ou celles de quelques citoyens, éclairés ou préoccupés, qui vous font part de ce qu'ils constatent sur le terrain. Ces gens savent bien souvent faire état d'une situation, bien mieux qu'un énarque ne peut le faire assis à son bureau.
Je vous pose donc les questions suivantes : Allez-vous sur le terrain ? Êtes-vous soucieux et proche du Peuple ? Lisez-vous tout votre courrier et y répondez-vous ? Avez-vous les meilleurs conseillers ?
Voyez-vous Sarkozy, si à une seule de ces questions, vous répondez "non", alors vous êtes un mauvais Président.

NS - Ben, je me les ai jamais posées ces questions.

CdG - Alors Monsieur concluez ce que vous voulez mais je sais, moi, que nous ne figurons pas dans la même catégorie de personnalités politiques !

Valéry Giscard d'Estaing - Cher Nicolas, vous auriez dû faire comme moi ! Durant mes années à l'Élysée, je m'invitais chez des français ordinaires. Je trouvais cela très pittoresque. Anne-Eymone trouvait cela ennuyeux ; mais moi pas du tout ! J'étais fasciné. Ce côté simple qu'ils ont ; pas du tout raffiné.
J'étais aussi très intéressé par les pantoufles des français. Voyez-vous, je ...

JC - Eh ! L'atomiste ! Tu ne dégazonnerais pas des fois ? Faut pendre des bains de pieds ; ça pourrait te faire du bien à la tête.

VGE - Je ne vous permets pas Monsieur ! Si je n'avais pas le sens du devoir, je vous dirais bien ...je vous dirais bien : "au revoir".

JC - Du moment que tu nous fous la paix, si ça te chante tu peux même nous dire adieu.

FM - À Dieu quoi ? Dieu vous écoute. Qu'est-ce que vous voulez me dire ?

CDG - Décidément Messieurs, vous êtes au zéro absolu de la politique. Enfin ! Peut-être pas vous Pompidou. Mais peut-être n'est-ce qu'une impression dû à votre discrétion jusqu'à présent ?!

GP - Ma discrétion ?! Je crois qu'elle provient du fait que lorsque vous parlez mon Général, ce que vous dites est tellement vrai, tellement grand, que je ne trouve rien à redire.
Ou alors, c'est à cause de l'angoisse causée par le reproche que vous m'avez fait tout à l'heure ; car je ne vois toujours pas quelle faute j'ai bien pu commettre en 1973.

JC - Tu fayotes toujours, toi ! hein ?

CdG - Vous le verrez bientôt Pompidou ! Le moment n'est pas encore venu de vous dire en quoi consista votre faute. Et puis reprenons ! Nous nous dispersons !
Il faut donc nationaliser les banques disais-je. L'action en ce sens, avec toute la surprise que nous pourrons, est la seule chance qui reste pour sortir de l'impasse dans laquelle nous sommes engagés.

VGE - Si je puis me permettre, nous courrons à la catastrophe avec une telle mesure.

CdG - Giscard ! j'ai déjà dit qu'en l'état, c'est déjà le cas : la catastrophe est là ! Toutes les banques sont ruinées et les années qui viennent seront excessivement difficiles à cause d'une rareté du crédit. Et croyez bien que le crédit ne sera pas rare en tant que tel. Il sera simplement rare pour l'économie réelle mais il ne manquera pas à l'économie virtuelle, qui disposera autant qu'elle voudra des largesses des banques centrales. La déflation s'installera, l'économie se dégonflera et la spéculation fera se gonfler des bulles les unes après les autres. Les taux d'intérêts baisseront bien mais, dans un contexte de déclin économique, le ratio dettes-recettes de la France ne pourra qu'augmenter. Il en résultera un endettement pour l'éternité.
Voilà pourquoi je vous certifie que le premier pays qui, sans verser un sou bien sûr ! nationalise ses banques, prend une avance sur tous les autres. Par cette action, sa dette, comparée à celle des autres, n'en apparaîtra que plus sûre tout en redevenant purement nationale et donc possible à contrôler.
La France doit retrouver sa Grandeur ! De par son Histoire, elle a le devoir de montrer la voie et d'être le premier pays à retrouver son indépendance budgétaire, synonyme de liberté.
Sur le plan technique, pour arriver à cette reprise en main, il faut, par décret, interdire toute spéculation sur les marchés.
Vous verrez que les bénéficiaires de la crise, ceux qui vous ont, soit corrompus, soit abusés, ne pourront pas s'empêcher de continuer ces paris financiers, tout forts qu'ils sont de leur impunité passée. Dès lors, le piège pourra se refermer : les patrons des banques, vrais responsables de la déroute économique que nous vivons, pourront être arrêtés et leurs banques nationalisées dans la foulée. En 3 jours l'affaire pourra être pliée.
La finance a déclaré la guerre aux peuples. Les Peuples, et en tout premier lieu celui de la France, ont toute légitimité à vouloir se défendre, avec tous les moyens dont ils disposent et toute l'énergie qui leur reste.
Quant à tous ceux qui cherchent encore à sauver la finance en la maintenant dans sa situation actuelle d'omnipotence, ceux-là sont des collabos. Ils devront être jugés comme tels, dès qu'il se pourra.

(À suivre)

(*) Deux mandats de 7 ans, soit quatorze ans. Référence aux quatorzaines de sangliers dans l'album d'Astérix "Le chaudron".
(**) Charlie pour la lettre C et Golf pour la lettre G dans l'alphabet radio OTAN et OACI, initiales du Général et code d'identification du porte-avion Charles de Gaulle.

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