Mon métier

 

J'aime bien raconter que dans les films catastrophes américains, les géologues ont toujours le beau rôle.
En général, ils sont plutôt "bête de concours" et intelligents, portent une chemise de bucheron et sauvent tout le monde à la fin.

Pour ce qui est de mon cas c'est tout le contraire de ce que colporte le 7ème art ; sauf pour la chemise.
Car hélas, le cinéma c'est du cinéma, tout comme la réalité économique n'est pas l'économie de la finance.
En effet, depuis presque 20 ans, je participe grandement à la destruction du Monde, du moins pour ce qui est de la partie des ravages imputables au génie civil.

Certes le génie civil s'est quelque peu verdi, pour faire bonne figure, et pour ce qui est de ma boîte cela s'est fait par la création d'une Direction Développement Durable (3D).
Malheureusement, des gens "seulement génies du tri sélectif", sans vraie ambition ni pouvoir, ont été désignés pour diriger cette entité.
J'attendais mieux de l'ingénierie française pour ce qui est de la 3D car leur plan, en deux dimensions, se résume en fait à un premier axe nommé Diversion (D) et un deuxième, Continuation de la Croissance (CC ; expression qui ne commence pas par "D").
Au final, mes chefs n'ont pas voulu cesser d'aller dans la mauvaise direction. Je suis déçu, désolé et presque désespéré.
J'ai trop rêvé.

Mais mon boulot me donne parfois l'occasion de travailler sur des sites exceptionnels et/ou de rencontrer des gens incroyables, ce qui me permet ainsi d'oublier, un peu, les crimes que je commets.
Il y a quelques mois, j'étais à Fort Lalatte, pour conforter une falaise. La semaine dernière, j'étais sur une autre falaise, à Pléneuf-Val-André.

Hier j'étais à Perros-Guirrec, toujours pour une falaise. Sur le flanc de cette dernière s'accroche une maison des années 1900 : malgré la pluie battante, j'ai tout de suite reconnu l'endroit !

En fait, il y a 8 ou 10 ans, j'avais fait un diagnostic de la falaise au droit de la maison voisine qui était alors inhabitée.
Me voyant, le propriétaire de la maison qui m'intéressait hier me demanda de lui dire, car il s'inquiétait, si la falaise (la sienne, celle que je vais devoir étudier bientôt), présentait un risque d'éboulement.
Toujours heureux de pouvoir discuter et de reporter mon boulot à plus tard, nous passâmes en revue les différents petits points noirs de chez lui et je lui dis tout ce qu'il faudrait faire en entretien pour améliorer l'état des lieux et surtout tout ce qu'il ne fallait pas faire qui risquerait de déstabiliser l'endroit.

Après quoi, il m'invita à boire un café ... et je me suis retrouvé dans un atelier de dessinateur de Bande Dessinée, avec superbe vue sur la mer.
Il y avait de magnifiques planches en préparation partout (dont certaines avec de la dentelle), constituant la suite d'une série, dont je sais maintenant qu'elle était très attendue : c'était magnifique.
J'étais reparti avec un souvenir naissant et quelques dessins dédicacés, qui sédimentent quelque part dans mes affaires.

Hier, Monsieur Laurent Vicomte, votre maison était vide et je me demande bien ce que vous êtes devenu. C'est drôle parce qu'il y a quelques temps je pensais à vous.

Sur les murs blanc-sale il restait des traces de votre époque en ce lieu, laissées par certains de vos amis !
Ces traces, je les ai prises en photo.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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