Emmanuel Macron - Je cauchemardais, c'était affreux ! On m'a torturé avec de l’électricité d'EDF ! C'était Chirac. Un sadique ! Presque aussi sadique que moi ! Et puis Charles de Gaulle, il m'a explosé. Ils étaient tous contre moi, tous ceux qui étaient présidents avant moi. J'y croyais pas mais c'était vrai ! Réel !! Horrible !!!
Il se lève et se dirige vers un joli guéridon du Mobilier National, Louis XV d'époque, finement marqueté. Ou plutôt va-t-il vers son marbre ; pour y sniffer deux grammes d'un coup, via un biffeton de 500 roros roulé. Lorsqu'il se relève, son nez est tout blanc et avec ses cheveux ébouriffé, on dirait un clown fou. En plus, tout comme le fit Dagobert, il a mis son slip à l'envers.
EM - Il faut que je lise tout le bouquin des Soulèvement de la Terre dont m'a parlé Darmanin, ça me servirait ! J'espère qu'on en a un exemplaire dans la bibliothèque du Palais. Ou plutôt non ! Je vais me faire rédiger une note sur toutes les inepties ridicules que proposent ces éco-terroristes Amish qui veulent retourner à la bougie, parce qu'ils ne veulent plus de cette merveilleuse croissance a qui l'on doit tout. Comme ça, après que je l'aurais tout lu, je saurai raconter à ces vieux croûtons séniles tout ce qu'il veulent entendre... Je ne veux plus être torturé par Chirac ! Plus jamais ! Booouuuhhh ! BOOOOUUUUHHH !
Foutriquet pleure. C'est pitoyable !
Brigitte - Mais Chirac et de Gaulle sont morts Chéribébé !?! Qu'est-ce que tu racontes ??!!! Tu ne devrais pas te fariner autant tu sais ; ça te fait du mal et tu risques de mourir avant moi !
EM - Mais non, crois-moi ! Sniff ! Si j'apprends tout leur programme ridicule, grâce à mon cerveau surpuissant, et que je leur déballe tout ce qu'ils veulent entendre, je peux espérer ne plus être torturé. Et je pourrai m'échapper ! Il n'y a aucun garde républicain là où ils n’emmènent ! C'est vraiment trop affreux ! Et tu sais pas ? Sniff ! Je voudrais être pauvre ! Comme ça je ne souffrirais plus. Et ils me laisseraient tranquille. Tous ces morts ! Tous ces vieux débiles ! Ils sont là ! Ils m'espionnent ! "Je suis partout" ! Mais eux aussi ils sont partout dès que je dors ! Et ne le dis à personne, hein ! Ne dis rien à personne ! Surtout pas, hein ? Personne ! Ils sont là, partout ! Partout ! Ils m'observent. Et ils se moquent de moi. C'est vraiment horrible ! Bouuuuhhh ! OUUIINNN !
Brigitte, en bonne épouse, prend son élève dans ses bras pour le consoler.
Le câlin est efficace, tant et si bien que le naturel reprend le dessus : Foutriquet, infatigable, se refait présentable, en deux minutes, puis s'empresse de sortir pour commander à la France entière - et même au delà. Du moins le croit-il.
Mais après plusieurs jours de travail - travail consistant à déclarer tout et n'importe quoi aux médias à sa bottes pendus à ses lèvres, toujours dans le but de dominer, de vilipender et de provoquer - et autant de nuits pour apprendre par cœur toutes les propositions des assos écologistes - propositions qui si elles étaient mises en application devraient pouvoir sauver la Terre du réchauffement climatique (notons que ces propositions ont été compilées dans une note à son attention, et aussi à son intention, par un énarque quelconque bien fayot - pléonasme !) - tout cela grâce à une consommation effrénée de farine - laquelle offre aussi l'avantage de préserver du sommeil, lequel serait synonyme de cauchemars - le fournisseur de Macron est en rupture de stock, obligé d'attendre une nouvelle livraison de "Qualité présidentielle" : le locataire de l’Élysée lui a tout sniffé !
Du coup, s'ensuivent trois jours de sevrage difficile, mais tout de même aussi productifs que d'habitude en conneries et provocations en tout genre trompetées partout et sur toutes les ondes.
En tout cas, ce qui devait arriver arrive : un soir, épuisé, sans plus de dope, Foutriquet sombre bien malgré lui dans un gros sommeil... et, bien entendu, le cauchemar recommence : Il se retrouve à nouveau autour de la grande table du Conseil des Présidents, entourée de rien, sinon des anciens Présidents de la Vème République.
Charles de Gaule - Dites donc Foutriquet ! Il faut dormir ! Qu'est-ce que c'est que cette façon de refuser mes convocations ?
EM - J'avais beaucoup de travail !
CdG - Ce n'est pas une excuse valable. Vous devez vous reposer de façon à pouvoir défendre au mieux les intérêts suprêmes de la Nation et du Pays. Et pour vous reposer, il faut dormir. Même une Intelligence artificielle vous dirait cela. La prochaine fois que vous résistez ainsi au sommeil, je demande à Chirac de vous accueillir avec une décharge d'EDF. Compris ?
EM - Pardon ! Pardon ! Je ne le referais plus ! C'est promis. Plus jamais ! Juré !
Jacques Chirac - Je peux pas lui en mettre une petite tout de même ? Juste pour être sûr qu'il "imprime 3D" son devoir.
CdG - Non ! Chirac. Nous ne sommes pas des Darmanin ! Nous sommes humains, républicains et, par là, nous ne tabassons ni ne torturons, respectueux que nous sommes des personnes et des lois de la République. C'est-à-dire que nous sommes tout le contraire de Foutriquet.
JC - Juste une petite...
Un éclair tombe soudainement sur Chirac, lequel, pendant quelques longues secondes, demeure fluorescent et grésillant, la pilosités toute hérissée, la langue pendante.
Ce bref spectacle fait instantanément deux heureux : M'ttrand applaudit tandis que Giscard arbore un sourire vengeur - les vieux contentieux ont la vie dure ! Pour les autres, c'est selon : Sarko se fait plus petit qu'il ne l'est ; Hollande fait une fausse route avec une pistache ; Poher reste absent, trop occupé à rien ; Pompidou, poète qu'il est, il a fermé les yeux pour ne pas voir. Quant à Foutriquet, durant un millième de seconde, son visage a été déformé par un rictus sadique à même de pouvoir épouvanter Belzébuth si ce dernier l'avait aperçu.
CdG - J'ai dit "non", Chirac.
JC - Ouff, ouff, ouff !
CdG - Reprenez Foutriquet !
Quelque peu rassuré, Macron reprend.
EM - Quant à la finance, l'ennemi du Monde, il faut de toute urgence la réguler !
François Hollande - C'est bien ça, petit, c'est bien ! Continue ! Oui, continue.
EM - Je propose donc...
François Mitterrand - "Je vais donc faire en sorte...", c'est mieux.
JC - Dis donc la Mite, tu veux pas le buzzer, tant que tu y est ?!? (Ce bougre de Chirac a vite récupéré !)
EM - Mais laissez moi parler ! On voit bien que c'est pas vous qui êtes branchés.
JC - Mais j'ai toujours été branché, moi ! Surtout avec les gonzesses, petit Foutriquet !
CdG - Bon, maintenant, s'en est trop ! Le premier qui redit une connerie, je le branche au buzzer !
JC - J’adore !
Georges Pompidou (murmurant à l'oreille de Gaulle) - Vous ne craignez pas, Mon Général, de devoir les y bancher tous au final et d'ainsi geler le débat ?
CdG - C'est bien vu Pompidou ! (et s'adressant à Macron) Poursuivez Foutriquet !
EM (Pour lui même, à voix basse, en une ultime répétition) - La finance... je vais la réguler... bon, ça c'est bien pour commencer, après...
JC - Accélère morveux, j'ai une crampe à la main !
EM - Je vais donc faire en sorte de...
FM - Voilà, là c'est bien mieux ! j'avais rai...( splaachhh !)
Gaulle a frappé dans ses mains et un gros seau volant de toilettes sèches, arrivé d'on ne sais où, tel un ovni, a déversé son contenu sur la tête à Mitterrand.
Valéry Giscard d'Estaing - Mon dieu, quelle horreur ! Et cette odeur ! C'est insupportable !
Mitterrand semble statufié, dégoulinant d'excréments pisseux.
JC - Ben tu vois Fanch ! Pour une fois, on te voit tel que tu es ! C'est très réconfortant et en même temps très marrant ! Et d'ailleurs !?! J'y pense ! Le "en même temps" !?! C'est toi qui l'a inauguré en fait ! Le morveux branché n'a rien inventé ! Ainsi tu fus cagoulard mais, en même temps, Pétainiste ; résistant mais, en même temps, "francisqué" ; socialiste mais, en même temps, néolibéral ; dictateur mais, en même temps, Président... Et maintenant ce n'est pas "La paille et - en même temps - le grain" mais plutôt un truc du genre "La sciure et - en même temps - les fesces" ! Putain ! aujourd'hui, on se marre bien !
VGE - De la grande littérature, assurément, "La sciure et les fesces". Mais ouvrez plutôt les portes et les fenêtres pour que nous puissions respirer. Cette odeur immonde m'incommode.
Nicolas Sakozy (avec une petite voix et un air de voyeur) - Vous parlez des fesses de qui ? Je voudrais les voir et je les vois pas !
FH (indigné) - J'espère que vous ne regardez pas les fesses de ma Julie, mon "joli gaillet" qui aime bien les papillons !
JC - Ouais ! c'est ça "Fromage de Hollande"! C'est abracadabrantesque comme tu ressembles à un papillon.
Gaulle s'est pris la tête entre les mains, coudes appuyés sur la table, désespéré. Alors Pompidou prend le relais.
Georges Pompidou - Ici, Giscard, comme dans la pièce où Mitterrand fut jeté à son arrivée à Londres en 42 ou 43, "il n'y a ni porte ni fenêtre". Alors ouvrir ou fermer n'a pas de sens. Et personnellement, je ne sens rien. Sinon un parfum déclinant une touche de compost et une lointaine pointe de foin. Ou plutôt si ! maintenant que vous le dites : Je sens venir une nouvelle agriculture, avec ses précieux amendements écologiques ! En fait, grand bourgeois que vous êtes, vous avez un nez par trop délicat. Gouttons donc ce bon air sain sur lequel vont voleter les papillons ! Il est porteur des promesses d'un futur sans pollution ! Un futur de Décroissance !
Gaulle a bien relevé la tête, en entendant Pompidou, mais ses bras sont ensuite tombés si bas que ses mains ont disparues dans le sol nuageux faisant office de marbre dans la salle du Conseil. Cependant, il retrouve néanmoins de sa superbe pour lancer :
CdG - Ici, Londres, c'est moi !
Hélas, personne ne fait cas de cette réplique pourtant magistrale ! Quelle honte ! Cela dit, il faut tout de même avouer qu'elle est venue un peu à contre-temps.
VGE - Et bien moi je dis que la décroissance, c'est de la merde ! Ouvrez donc les fenêtres ! Je préfère les gaz d'échappements du "périph". D'ailleurs, mon cher Georges, le mot "Décroissance" dans votre bouche, c'est un peu osé ! Vous, l'homme du périphérique, qui aimiez tant les voitures de sport.
GP - Je conçois que j'ai aimé les belles sportives. Mais c'était avant. Maintenant, je sais que les voitures détruisent le Monde. En particuliers les grosses. Je me contenterais bien, désormais, d'une 4L nouvelle formule, de 35 chevaux, facilement réparable ; mais uniquement si je devais en avoir l'usage, c'est-à-dire si j'habitais à la campagne et que j'étais maraîcher. Sinon, le vélo me suffirait. En plus, la bicyclette, c'est bon pour la Planète !
Et puisque vous en parlez, je regrette maintenant d'avoir tout fait pour que le périphérique parisien soit bouclé !
VGE - Et bien là, je vous le dis de Moi à vous : vous êtes devenu un bouseux. Le progrès ne doit jamais s'arrêter pour que nous puissions sans limite aller de l'avant. Mais encore une fois, s'il vous plait : Ouvrez donc ! Ce que vous pouvez, ce que vous voulez, mais ouvrez ! De l'air ! De l'air ! Par pitié !
JC - Eh, "crane d’œuf" ! N'insulte pas mon ami Georges !
Mitterrand essaie tant bien que mal de se laver, tandis que le délire continue.
NS - Euh, sinon, moi aussi j'ai fait des livres, vous savez. Et c'est même pas moi qui les a écrit. C'est fort ça, hein ?
FH - Sûr que vous, vous ne manquez pas d'air ! J'espère que vous allez vous retrouver forçat, au bagne, pour tous les sales coups financiers que vous avez montés. Et ce sera bien fait pour vous.
NS - Mais j'ai rien fait moi ! C'est les autres ; les méchants !
Les mains de Gaulle réapparaissent brusquement pour taper des deux poings sur la table. Les nuages tremblent ! Et pour extraordinaire que cela puisse paraître, Mitt'rrand se retrouve tout propre - le Général trouvait que cela sentait tout de même un peut trop les latrines.
VGE - Ahhh ! Enfin cela sent meilleur ! Quel bonheur ! Vous sentiez vraiment la merde Mitterrand.
FM (l'air propre sur lui) - Je ne vois pas ce que vous voulez dire !
VGE - Vous n'avez pas de nez !??
CdG - Messieurs, si vous continuez, je vous branche tous au Buzzer EDF ! Alors fermez là un peu et laissons Foutriquet nous exposer son programme.
Tout le monde se tait à l'annonce de cette terrible menace et, hormis les ronflements de Poher qui, se croyant au Sénat, a entamé une sieste, il n'y a plus un bruit. Cependant, l'atmosphère reste tout de même électrique ; sans doute par le seul fait de la présence de Foutriquet. En tout cas, encore une fois, Gaulle a su écouter Pompidou : Pour ramener de l'ordre, il menace désormais le collectif d'être branché sur le Buzzer EDF plutôt que de menacer chacun des membres individuellement. Une pratique d'ailleurs très utilisée dans l'armée durant les formations. Nous pouvons donc espérer que le Conseil des Présidents fonctionne mieux que jusqu'à présent, grâce à un certain esprit d'équipe, lequel devrait favoriser l'avènement d'un début d'intelligence au sein de ce groupe très hétéroclite - soyons optimistes, pour qu'ainsi le programme économico-écologique tant nécessaire à notre pays puisse être rapidement défini et mis en application dans la foulée par le locataire actuel de l’Élysée ; durant ses phases d'éveil bien entendu.
CdG - On vous écoute, Foutriquet !
La pression est écrasante. Macron doit se lancer. Et, cette fois, il sait qu'il ne peut pas user de sa technique favorite consistant à raconter des rafales de conneries, lesquelles suscitent toujours polémiques et scandales, ce qui lui permet d'éluder les questions gênantes en générant de faux débats sans fin et sans intérêt qui lui offrent l'avantage de cacher son insuffisance et, surtout, de ne pas parler des problèmes du Peuples et de la Nature parce que ces problèmes sont aussi les solutions de ses amis les riches pour rester riches (c'est un peu vasard et brinquebalant comme phrase mais c'est normal car, je le rappelle, nous sommes dans un cauchemar).
EM - Donc, pour ce qui est de la grande finance, il faut bien reconnaître que l'on ne peut pas, du fait de son manque total d'éthique, d'utilité sociale et... et... Mais non... Mais non ! Il n'est pas possible que je dise des choses pareil...
Dans son sommeil, Foutriquet donne un coup de pied... lequel atteint une cheville de Brigitte... laquelle se réveille en sursaut.
Brigitte - Aïïeee !
EM - Quoi !?! Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce qui se passe ?
Brigitte - Mais tu m'as fait mal ! Qu'est-ce que tu as ces temps-ci Chéribébé ? Tu es énervé comme une puce ?
(À suivre)
1 De Steph -
Bien envoyé !
2 De écodouble -
Merci Stéph !