Petit caillou mal placé

Article écrit par "P'tit caillou"

Quand on ne suit pas la bourse, les ondulations plus ou moins prononcées des courbes de la valeur des actions et des autres valeurs "virtuelles" peuvent sembler d'un autre univers.

Toutefois fin 2008, un grand plongeon des courbes alerte les médias qui alertent le peuple. Les investisseurs passent de l'avidité à la peur, sans nuance, sans retenue.
Bon, et alors ? C'est "l'économie virtuelle" !
Sauf que depuis, l'ouvrier de base a trinqué et a du mal à remonter la pente.
Quant aux financiers, plus de problème ! Ils se sont refaits ; d'abord en éliminant quelques amateurs spéculateurs (ou spéculateurs amateurs) mais surtout grâce à ce qu'on leur a prêté, à savoir les futurs emprunts de nos futurs enfants qu'on leur a donné ainsi en esclavage. Allons y, procréons, achetons, le plus à découvert possible vidons nos bourses, ça aidera la bourse. Bien !

Fin 2008, la société qui m'emploie avait "perdu" (virtuellement j'espère) plus de la moitié de sa valeur. Donc, moi, je valais moins parce que le Monde financier avait peur dans son « bad trip » virtuel.
Ma direction, quant à elle, plutôt sereine, abordait le "ralentissement" des affaires avec pragmatisme. Elle disait :"Il faut passer le cap, ça va redémarrer, blablabla, on en a vu d'autres, blablabla". L'ambiance de rigueur était à la confiance en l'avenir :"Le monde de la finance n'est-il pas fait d'ingénieurs sérieux comme nous ? Ils ont juste fait des erreurs. Le manque de régulation sera réparé et tout s'arrangera".
Sauf que, dans le même temps, des gens à priori plus éclairés disaient au peuple des choses tout aussi simples mais probablement plus sensées. Par exemple, qu'envisager de résoudre le problème de la (sur)dette toxique par de l'endettement supplémentaire, ça ne marche que sur le papier et pas du tout en réalité.
Enfin ! Il y a peu, j'avais retrouvé, à la bourse, ma valeur d'origine, voire un peu plus ; en quelques mois, allez savoir pourquoi. Je m'en tire bien car à côté de chez moi une famille est au bord de la faillite. Ses membres iront d'ici peu rejoindre ceux de la première vague tombés en début de crise, déjà sous perfusion d'allocations ou en contrat précaire. Quand Dieu Bourse tousse !

Et Dieu Bourse a encore toussé ! Depuis quelques semaines en effet il retousse.
Après une petite période durant laquelle les valeurs boursières étaient comme en apesanteur, les irresponsables spéculateurs ont réamorcé une rechute en rebasculant leurs neurones de la positon "avidité-expectative" à la position "peur".
Les gens a priori plus éclairés dont il est question plus haut, nous avaient prévenus de cette rechute (crise en W) et ils ont même dit que ce serait pire alors. Nous verrons !
En tout cas, étonnamment, mon chef, tout à fait dans le "mouv" de l'entreprise "gagnante", du genre à vouloir faire de la croissance et à satisfaire ses actionnaires, s'est pris d'un doute. Il est devenu "inquiet-à-voix-haute-dans-les-couloirs", préoccupé par ce système, que désormais il trouve quelque part trop loin de notre réalité existentielle et en même temps trop proche à cause des conséquences de ses soubresauts imprévisibles responsables de l'instabilité économique affectant nos affaires.
Ce qui m'a le plus surpris, c'est une étonnante coïncidence : Lorsque, il y a quelques jours, mon chef exprimait cette sorte d'inquiétude perplexe sur le monde financier, il souffrait de colite néphrétique (*). Or c'est étrange ! Cette petite maladie peut généralement être associée à la somatisation d'une prise de conscience douloureuse. En quelque sorte, c'est un mal qui dit.

Bref ! Si les directeurs des outils de productions commencent à stresser en se posant des questions, c'est que ça risque de tanguer. La "peuritude" est là !
Et leurs peurs ajoutées à celles des financiers, en calculant bien, ça peut faire "peur au carré" !
Un coup à partir dans la mauvaise direction ! Ce qui est grave, même si l'on est encadré par une bonne direction (je le précise car on est jamais trop fayot).

L’humanité risquerait donc de faire un coup de calcaire !... Des p’tits cailloux, des p’tits cailloux, encore des p’tits cailloux ... très mal placés ; là où ça fait mal.
Sans doute qu'un mauvais calcul a été fait au départ.

(*) La colite néphrétique est une crise douloureuse liée à la fabrication par le corps de calculs (petits cailloux) qui peuvent rester bloqués dans la vessie et empêcher l’évacuation des urines.

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