Cage anti frelon asiatique

Le frelon asiatique ennuie les apiculteurs et surtout les abeilles, mais comme je suis un défenseur de tous les animaux, je me déclare contre le piégeage systématique des fondatrices. Et il suffit pour s'en convaincre de lire une note du Muséum National d'Histoire Naturelle (j'ai plus la référence ! mais vous pouvez lire terraeco à ce sujet) et de découvrir que même l'INRA, institution au service de l'agriculture intensive, pense que ce piégeage des fondatrices est contre-productifs.

Ceci étant écrit, il ne reste donc plus, pour le moment, que la défense passive pour se protéger du frelon asiatique.
Ayant vu sur le Net des cages, ou muselières, toujours en maille carré 6x6 mm, je me suis attelé à la fabrication de trois cages, une pour chacune de mes trois ruches Warré. Bien évidemment, j'ai voulu apporter ma touche personnelle : le bricoleur que je suis est toujours curieux et cherche à réfléchir et améliorer. Réfléchit-il bien ? Améliore-t-il vraiment ? C'est une autre histoire ! Toujours est-il que les photos ci-dessous montrent le résultat.

cage frelon 1

cage frelon 2

cage frelon 3

Ainsi que vous pouvez le voir, l'entrée est fortement dissimulée par une planche inclinée positionnée 20 à 30 mm au-dessus de la plage d'envol et à 20 mm de la paroi de la ruche. Cela forme ainsi une sorte de "casquette", ou "cache-entrée", en pente vers l'extérieur de la ruche.
Sous cette planche, une autre est positionnée pour prolonger la plage d'envol, en soignant l'ajustage, les abeilles devant pouvoir passer de la plage d'envol à son prolongement sans avoir à franchir un "fossé".
Casquette et prolongement sont maintenus par l'intermédiaire de carrés de bois vissés à leurs extrémités. De plus, un tasseau horizontal permet de raidir la cage et de parfaire l'étanchéité au frelon en façade de ruche. L’agrafage du grillage se fait sur toutes ces pièces de bois.
L'ensemble du dispositif s'accroche à la ruche au droit de 2 pattes métalliques fixées au socle à l'aide de 2 plats crochetant un clou, tordu, enfilé dans un trou percé dans chacune des 2 pattes solidaire du socle (Cf. Photos).

J'ai mis la cage en place à la nuit tombée. Placée de jour, c'est l'embouteillage assuré à l'entrée pour les butineuses qui, parties avant la pose de la cage, rentrent de mission. Je me suis "amusé" à essayer : c'est angoissant !
Au début, elles sont plutôt sorties par le haut de la cage, avec force contorsions malhabiles et vraisemblablement fatigantes, sans doute parce qu'elles étaient attirées par la lumière.
C'est pourquoi, j'ai positionné une ardoise pour couvrir le dispositif, qui, finalement, protège aussi de la pluie. Un bout de tôle peut faire l'affaire de la même manière. Des crochets en fil de fer assureront un maintient incliné, qui favorisera l'évacuation de l'eau. Le lendemain, la quasi totalité des butineuses sortaient par le prolongement le la plage d'envol et rentraient de même. La partie haute de la cage servait au stockage des déchets trop gros pour passer dans la maille de la grille. On peut enlever ces déchets de temps en temps, en décrochant la cage et en la remettant en place après purge.

Petit conseil : si, lors de l'agrafage de la grille, vous prenez la peine de faire correspondre un fil horizontal de la grille avec l'arête haute du prolongement de la plage d'envol, vous verrez les butineuses, nullement gênées, sortir comme des diables de la ruche, après être passé en trombe au travers de la grille.

Que se passe-t-il, alors qu'au mois d'août la pression du frelon à chaussettes jaunes devient maximale ?

D'abord, hormis quelques rares accidents, le pollen rentre bien dans la ruche, restant bien collé aux pattes arrières, cela grâce à un petit mouvement de ces dernières, facilement observable, au franchissement de la grille de la plage d'envol. C'est rigolo ! (Au pire, un petit dispositif pourrait facilement être rajouté sous le prolongement de la planche d'envol pour récupérer les boules de pollen qui viendraient à se détacher des pattes maladroites.)
Pour ce qui est des mâles, ils peuvent sortir bien qu'ils y mettent du temps. Heureusement, la période des mâles ne correspond pas avec celle où la cage semble utile.
Ensuite, comme mes 3 ruches côtoient 3 ruches Dadant d'un ami, dont l'ouverture et la planche d'envol sont bien larges comparées au 8,5 mm et 20 mm de mes Warré auto-construites, il semble que les chasseurs se rabattent sur les Dadant qui ne sont pas équipées, elles, de cages anti-frelons. J'ai même vu de ces prédateurs, tant européens qu'asiatiques, si culottés qu'ils y rentraient quelques secondes sans problème : les pauvresses !
En tout cas, sur les Warré équipées de leurs cages, les bandits sont obligés de mener leurs attaques en montée, au départ d'un vol au ras du sol. Gênés vraisemblablement, s'ils capturent une abeille, c'est plutôt une qui a fait "une erreur de pilotage" (roulé-boulé au sol) ou une qui traine parterre devant l'entrée ou une autre qui se ballade sous la ruche.
Je n'ai pas encore essayé, mais il est possible qu'en interdisant l'accès sous la ruche et en faisant en sorte que les frelons ne puissent pas faire leurs impressionnants vols sur-place avec vue sous la cage (par exemple, grâce à un plot de parpaings compacts et avançant largement sous la cage) cela gênerait davantage les attaques.

Pour le moment tout ça n'est qu'une expérimentation. Il me faut attendre un peu pour voir si les "chaussettes jaunes" sont réellement ralenties et contrariées par cette cage et l'environnement qu'on peut lui faire. Pour tout dire, il me faudrait le temps d'observer de longues heures et journées mon rucher, pour faire des comptages. En tout cas, je vous tiendrai au courant.

Autorisez moi maintenant deux réflexions :

1. Les ruches qui se multiplient - elles sont en vente libre dans les magasins de jardinage et on achète des essaims sur Internet - favorisent le frelon à chaussettes jaunes car elles se révèlent être leurs cantines principales (Cf. les études disponibles). Il est probable que "Chaussette jaune" aurait plus de mal à se nourrir en se contentant seulement des abeilles sauvages !

2. Ne croyez pas défendre les abeilles en mettant des ruches dans votre jardin. Au contraire même, si on en juge par une récente étude de l'observatoire des abeilles (à l'adresse oabeilles.net, cliquez sur "Apis & non Apis") Faites plutôt en sorte de rendre votre jardin accueillant pour toutes les abeilles car elles manquent plus que jamais de nourriture : plantez des végétaux-restaurants ! Bannissez les fleurs hybrides des grandes firmes de la semences !

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